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Maîtriser les espaces : aérer pour mieux engager

Maitriser les espaces pour engager les utilisateurs
Maitriser les espaces pour engager les utilisateurs
Maitriser les espaces pour engager les utilisateurs
Maitriser les espaces pour engager les utilisateurs

De nombreuses interfaces numériques échouent à séduire ou retenir l’utilisateur, non pas à cause du contenu proposé, mais à cause d’une surcharge visuelle qui crée une fatigue oculaire et cognitive. Trop d’éléments concentrés dans un même espace nuisent à la clarté du message et détériorent l’expérience utilisateur. À l’inverse, un bon usage des espaces — ces zones volontairement laissées vides entre les éléments — peut transformer une interface banale en expérience élégante, fluide et intuitive. Appelé espace blanc ou espace négatif, ce vide apparent est en réalité un outil de structuration visuelle et de hiérarchisation de l’information.

Dans cet article, nous verrons comment exploiter intelligemment ces espaces pour concevoir des interfaces à la fois esthétiques et efficaces.


Comprendre les types d'espaces en UI

L’espace ne doit pas être perçu comme une absence ou un gaspillage, mais bien comme une composante active du design. On distingue généralement deux formes d’espaces en UI : le macro-espace et le micro-espace. Le premier correspond aux grands vides qui structurent l’interface : marges autour des sections, espacements entre les blocs de contenu, respiration entre les grands modules. Par exemple, l’espace autour d’un hero banner ou la séparation nette entre deux paragraphes participent à créer un rythme visuel.

À l’opposé, le micro-espace concerne les détails : marges fines autour des boutons, interlignes dans un texte, espacement entre une icône et son libellé. Ce sont ces micro-ajustements qui conditionnent la lisibilité d’un paragraphe ou l’ergonomie d’un bouton.

Des marques comme Apple ou Google maîtrisent parfaitement cette dualité. Leurs interfaces, sobres et efficaces, font la part belle aux grands espaces pour valoriser les contenus, tout en veillant à l’alignement précis et à l’espacement cohérent entre les éléments plus fins. Un bouton d’appel à l’action, bien isolé visuellement, attire ainsi immédiatement l’œil, là où un groupe de boutons serrés perd en efficacité.


L'impact cognitif et émotionnel des espacements

Au-delà de la structure, les espaces influencent directement la manière dont l’utilisateur perçoit et interagit avec l’interface. Une mise en page bien aérée permet au cerveau de traiter l’information plus facilement. L’œil navigue sans effort d’un point à l’autre, repère les contenus essentiels et évite d’être submergé.

Une interface dense, comme on en trouve encore sur de nombreux sites e-commerce généralistes, provoque souvent confusion et stress. À l’inverse, des plateformes comme Sarenza ou FitBit misent sur la clarté, la simplicité, et le calme visuel. Cela se traduit par une meilleure compréhension des messages, un engagement plus fort, et souvent une perception plus positive de la marque.

L’espace blanc agit aussi sur l’émotion. Il évoque le luxe, la modernité, la sobriété. C’est un outil subtil pour positionner une marque haut de gamme sans surcharge graphique. Et sur un plan purement pratique, une bonne gestion de l’interlignage, des marges et des espacements autour des titres permet de faciliter grandement la lecture et la rétention de l’information. L’utilisateur n’a pas à faire d’effort pour consommer le contenu : il est guidé, en confiance.


Méthodes concrètes pour structurer l’espace

Pour que cette aération soit cohérente et efficace, il est essentiel de structurer son design autour d’un système d’espacement rigoureux. L’une des pratiques les plus répandues est l’utilisation d’une grille d’espacement modulaire, comme la grille 8pt. Elle repose sur l’usage de multiples d’une unité de base (8, 16, 24, 32…) pour déterminer tous les paddings, marges, interlignes et espacements. Cela permet de créer une harmonie visuelle tout en facilitant la mise en œuvre, que ce soit dans Figma, Webflow ou tout autre outil de prototypage ou de développement.

Il est également crucial d’adapter les espacements selon la relation sémantique des éléments. Deux composants proches sur le plan fonctionnel doivent être visuellement rapprochés ; à l’inverse, des éléments appartenant à des sections différentes gagneront à être plus espacés. Cette logique visuelle, qui reflète la logique fonctionnelle, améliore considérablement l’intuitivité d’une interface.

Par ailleurs, il convient de ne pas surcharger inutilement le design avec des séparateurs visuels ou des éléments graphiques redondants. Un simple espace peut suffire à marquer une séparation et à donner du rythme. Enfin, dans une optique responsive, l’espace doit être recalibré selon les tailles d’écran. Sur mobile, par exemple, les espacements doivent être réajustés pour éviter à la fois la surcharge et l’impression de vide.

Sur des outils comme Divi ou Elementor, il est fréquent que des espacements par défaut viennent parasiter la mise en page. Il est donc recommandé de reprendre la main sur ces valeurs pour garantir la cohérence du spacing sur l’ensemble du site.


Si vous ne deviez retenir que 3 choses

1. Organiser l’interface avec des niveaux d’espacement clairs
Une bonne hiérarchie visuelle repose sur des espacements proportionnés entre les éléments. Ils signalent ce qui est lié ou au contraire distinct.

2. Favoriser la lisibilité par une aération textuelle soignée
Interlignes, marges et longueur des paragraphes influencent fortement la lecture. Un texte bien aéré est plus agréable et mieux compris.

3. Structurer vos espacements avec une grille modulaire
En adoptant une grille d’espacement (type 8pt), vous gagnez en rigueur, en cohérence et en fluidité dans toutes vos décisions de design.