Just Launch It. Le guide pour (bien) se lancer dans le e-commerce
Quand Guillaume Gibault lance Le Slip Français en 2011, il ne vend ni technologie révolutionnaire, ni innovation textile majeure. Il vend des slips… mais avec une idée très claire en tête : raconter une histoire, créer une marque forte, et proposer une expérience utilisateur aussi cohérente que mémorable.
Dès les premiers mois, l’attention portée au design du site, au ton éditorial assumé, et à une navigation ultra-simple fait mouche. Le Slip Français transforme un objet banal en emblème identitaire. En 2023, la marque affiche plus de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont une large part issue de son canal digital.
Le succès n’est pas né d’un budget marketing XXL, mais d’un alignement stratégique entre image, message et parcours utilisateur. À l’inverse, de nombreuses marques échouent malgré des produits prometteurs, souvent à cause d’un design peu clair, d’un mauvais choix de prestataire ou d’une logistique bancale.
Se lancer dans l’e-commerce, ce n’est pas seulement créer une boutique en ligne. C’est penser un système complet, centré sur l’utilisateur, fluide dans l’exécution, et solide dans son modèle économique.
Cadrer son projet e-commerce : poser les bonnes fondations
Avant de penser design ou logistique, il faut d’abord répondre à deux questions fondamentales :
Pourquoi vendre en ligne ?
Et à qui s’adresse votre offre ?
Cette étape stratégique commence par une étude de marché solide : analyse des tendances, évaluation de la demande, benchmark concurrentiel. Selon la FEVAD, 60 % des nouveaux e-commerçants abandonnent ou pivotent au bout de 2 ans, souvent faute d’un positionnement clair.
Un business plan bien construit doit inclure :
Un modèle de revenus précis
Des prévisions de marge réalistes
Une évaluation des canaux d’acquisition client (SEO, SEA, réseaux sociaux…)
Astuce UX : dès cette étape, identifiez les personas. Cela facilitera plus tard le choix des bons parcours utilisateurs et du ton graphique de votre marque.
Penser le design comme un levier stratégique, pas un habillage
Trop d’entrepreneurs considèrent le design comme une étape cosmétique. C’est une erreur stratégique. Un bon design, c’est ce qui rend votre proposition compréhensible, différenciante, et rassurante.
Choisir la bonne plateforme
Shopify, WooCommerce, Webflow ou Prestashop ? Chaque solution a ses avantages :
Shopify : tout-en-un, rapide à déployer, mais limité en personnalisation sans code
WooCommerce : plus souple mais plus technique
Webflow : très fort en design, mais moins natif pour l’e-commerce pur
Le choix dépend de vos ressources internes, de votre besoin d’évolutivité et de votre niveau d’autonomie.
Rédiger un cahier des charges complet
Un cahier des charges bien fait permet d’éviter les allers-retours coûteux avec une agence ou un freelance. Il doit contenir :
L’architecture du site (pages, navigation, tunnel d’achat)
Les fonctionnalités attendues (paiement, filtres, personnalisation…)
L’identité visuelle : polices, couleurs, ton, inspirations
À noter : selon une étude Baymard, 69 % des paniers sont abandonnés. Un design pensé pour guider l’utilisateur, rassurer et simplifier le paiement permet de réduire ce chiffre jusqu’à 30 %.
Soigner la logistique, colonne vertébrale de votre crédibilité
Un site peut être superbe, mais si la promesse de livraison n’est pas tenue, vous perdez la confiance du client.
Pour anticiper l’organisation logiqtique, trois grandes options existent :
Stock et expédition en interne (coûtant mais contrôlable)
Externalisation via un logisticien (3PL)
Dropshipping (rapide mais risqué sur la qualité)
Le choix dépend du volume prévisionnel, du type de produit et de vos moyens.
Par exemple, Le Slip Français fabrique en France et communique fortement là-dessus. La logistique est un pilier de sa marque. À l’inverse, des marques en dropshipping subissent régulièrement des bad buzz liés à des délais trop longs ou une qualité douteuse.
Assurer le lancement et la croissance avec un marketing clair et continu
Un lancement e-commerce n’est pas un « one shot », mais le début d’un processus continu.
Optimiser sa stratégie d’acquisition
SEO, publicité, réseaux sociaux, partenariats… Tout commence par l’identification des canaux où se trouvent vos clients. Exemple : si vous vendez des vêtements pour ados, TikTok sera plus pertinent que LinkedIn.
Penser fidélisation dès le début
Newsletter, programme de fidélité, animations commerciales… Coûter moins cher de garder un client que d’en acquérir un nouveau.
Tester, analyser, ajuster
Utilisez des outils comme Google Analytics, Hotjar ou AB Tasty pour comprendre les comportements utilisateurs. Adaptez vos contenus, vos offres, vos parcours.
Selon Contentsquare, les sites e-commerce avec une stratégie d’optimisation continue voient leur taux de conversion progresser de 15 à 25 % en un an.
Si vous ne deviez retenir que 3 infos…
Penser design comme une stratégie globale de conversion
L’UX/UI ne sert pas juste à “faire joli” : il oriente, rassure, et fait vendre.
Ne pas négliger la logistique et la transparence post-achat
Livraison claire, rapide et suivie = expérience client positive = fidélisation.
S'entourer des bons prestataires dès le début
Un bon site e-commerce, c’est un écosystème : design, technique, marketing, logistique.



