Design

Design

Design

Bien choisir et utiliser la typographie pour réussir le design de son site

Bien choisir et utiliser les typos
Bien choisir et utiliser les typos
Bien choisir et utiliser les typos
Bien choisir et utiliser les typos

En 2018, la plateforme de streaming Netflix prend une décision radicale : abandonner la police Gotham, trop coûteuse, pour créer sa propre fonte, Netflix Sans. Derriere ce choix, une double volonté : économiser plusieurs millions de dollars en licences, et renforcer l'identité visuelle de la marque. Ce cas illustre un fait souvent sous-estimé dans les projets digitaux : la typographie ne relève pas uniquement de l'esthétique. Elle structure l’information, influence la lisibilité, renforce la cohérence d’interface et façonne l’image perçue par les utilisateurs.

Alors que les interfaces sont de plus en plus denses, mobiles et internationales, le choix typographique est devenu un levier à part entière dans la réussite d’un design digital. Mais pourquoi ce choix est-il si important ? Comment bien sélectionner et utiliser les polices dans un projet digital ? Et quelles erreurs éviter ?


Pourquoi le choix de la typographie est capital en design digital

Une structure invisible mais essentielle

La typographie permet de créer une hiérarchie visuelle claire. Elle guide l’œil de l’utilisateur, l’aide à prioriser les informations et rend la navigation plus fluide. En jouant sur les tailles, graisses, interlignages et espacements, elle favorise la compréhension et diminue la charge cognitive.

L’agence Wolfox recommande de structurer le contenu en trois niveaux typographiques (titre principal, sous-titres, corps de texte) pour simplifier la lecture et optimiser l’expérience utilisateur. Cette stratégie est particulièrement efficace dans les interfaces complexes comme les dashboards ou les sites éditoriaux.

Un vecteur d'identité visuelle

Le style typographique communique des valeurs. Une serif évoquera la tradition ou le luxe, tandis qu’une sans-serif renverra à la modernité, à la technologie.

Kellogg’s utilise une police script inspirant la douceur et la nostalgie, en lien avec son positionnement familial et historique. Le style calligraphique renforce ici l’ancrage affectif et l’attachement à la marque.


Un enjeu d’accessibilité

La typographie est aussi un enjeu d’inclusion. Une fonte mal choisie ou mal contrastée peut rendre le contenu illisible pour les personnes dyslexiques, malvoyantes ou sur des interfaces très réduites.

Selon les recommandations WCAG, le texte doit présenter un contraste minimum de 4,5:1 par rapport à son arrière-plan et pouvoir être agrandi jusqu’à 200% sans perte de fonctionnalité. Graphiste.com souligne aussi l’importance d’utiliser des icônes ou couleurs secondaires pour compléter un message textuel, notamment dans les alertes.


Comment bien choisir ses typographies

Définir la personnalité du projet

Avant même de sélectionner une police, il est essentiel d’analyser le positionnement, les cibles, et les émotions à transmettre. Le vocabulaire visuel de la marque doit se refléter dans les choix typographiques.

Une application médicale optera pour une police sans-serif neutre et lisible (ex : Inter, Roboto), tandis qu’un site de parfumerie pourra assumer une serif raffinée ou une cursive expressive.

Choisir une famille typographique adaptée

Chaque famille possède ses spécificités :

  • Serif : élégance, ancrage traditionnel (idéal pour le luxe ou la culture)

  • Sans-serif : lisibilité écran, sobriété (préférée en tech, SaaS, apps)

  • Display : identitaire, pour les titres uniquement

  • Script : expression personnelle, à utiliser avec parcimonie

  • Monospace : univers du code, dashboard technique


le studio Yumans recommande par exemple de penser ces familles en lien avec la nature du produit (dashboard, site de marque, application mobile...) et leur impact sur la perception utilisateur.

Privilégier des fontes web-compatibles et légères

Toutes les polices ne sont pas adaptées au digital. Il faut préférer les formats WOFF/WOFF2, légers et largement pris en charge par les navigateurs. Les polices disponibles sur Google Fonts ou Adobe Fonts garantissent une meilleure compatibilité et facilitent le travail collaboratif.

Limiter le nombre de polices

La règle d’or : ne jamais dépasser 2 à 3 typographies différentes dans une interface. Mieux vaut travailler les variations de graisse, taille ou capitalisation d’une même famille que multiplier les styles.

The Design Crew illustre les erreurs d’association (polices trop proches ou mal assorties) et les bonnes pratiques comme le mix d’une serif et d’une sans-serif avec des proportions bien dosées.

Utiliser les outils de pairing

Des plateformes comme Fontpair, Typ.io ou Typewolf permettent de tester des associations typographiques cohérentes selon des thématiques (minimaliste, éditorial, e-commerce...)


Comment bien utiliser la typographie dans un projet digital


Créer une hiérarchie claire

L’utilisation coordonnée de tailles, poids, couleurs et interlignes permet de créer des niveaux de lecture lisibles et intuitifs.

Yumans recommande une structure tripartite (titre primaire, secondaire, texte) et un interlignage adapté (égal ou supérieur à 1.4x la taille du texte) pour les blocs denses.

Penser responsive et adaptatif

Une interface doit rester lisible sur toutes les tailles d’écrans. Les tailles doivent être exprimées en unités relatives (em, rem) pour permettre une adaptation fluide.

L’agence Wolfox rappelle qu’un texte principal doit faire au minimum 16px, et que la hiérarchie doit être maintenue entre desktop et mobile.


Gérer les espacements et la composition

Les grilles typographiques (ex. : base 4px) permettent d’harmoniser les espacements entre titres, paragraphes et autres éléments UI. Une bonne gestion de l’interlignage et de la longueur de ligne (idéalement 70-80 caractères) améliore le confort de lecture.


Intégrer la typographie au design system

Centraliser les styles de texte (heading, body, caption, etc.) dans un design system (ex : Figma, Framer, Webflow) permet de garantir la cohérence à l’échelle d’un projet ou d’une organisation.

Outils recommandés :

  • Figma Plugins : Font Scale, Font Preview, Better Font Picker

  • Google Material Design Typography Tool



Si vous ne deviez retenir que 3 choses

  1. La typographie est un levier de design à part entière, impactant la lisibilité, l'accessibilité et la perception de marque.

  2. Un bon choix typographique commence par la compréhension du contexte : cible, message, canal, tonalité. Il ne s'agit jamais d'un choix purement esthétique.

  3. La cohérence et la hiérarchie priment : peu de typographies, bien structurées, adaptées à chaque support. C’est la clé d’une expérience utilisateur fluide et efficace.