Onboarding ou comment séduire au premier regard
Quand un utilisateur découvre Loom pour la première fois, il n’a qu’une idée en tête : enregistrer une vidéo rapidement, sans friction. Il arrive sur l’interface, découvre une barre de navigation simple et une courte animation lui expliquant les fonctionnalités clés. En un clic, il commence à enregistrer. Pas de formulaires inutiles, pas de surcharge d’informations, juste l’essentiel. Cette fluidité d’interaction n’a rien d’anecdotique : elle détermine si l’utilisateur va adopter ou non l’outil.
Dans un monde où l’attention est rare, les premières secondes sur un site ou une application sont décisives. L’onboarding, ou processus d’accueil des utilisateurs, influence directement la rétention et la conversion. Pourquoi certaines entreprises excellent dans cet exercice tandis que d’autres peinent à captiver leurs utilisateurs ? Quels principes appliquent les plateformes les plus performantes ?
Qu’est-ce que l’onboarding et pourquoi est-il crucial ?
L’onboarding désigne l’ensemble des mécanismes visant à accompagner un utilisateur lors de sa première interaction avec un produit digital. Son objectif : réduire l’effort cognitif nécessaire à la prise en main et amener l’utilisateur à comprendre rapidement la valeur ajoutée du service.
Les principales formes d’onboarding
Les guides interactifs : séquences pas à pas qui expliquent les fonctionnalités essentielles (qui sont très souvent « skippés » par les visiteurs).
Les check-lists et barres de progression : elles incitent l’utilisateur à compléter les étapes essentielles.
Les splash screens : écrans d’introduction présentant la marque ou des messages clés avant d’accéder au contenu principal.
L’onboarding contextuel : les informations apparaissent au moment où l’utilisateur en a besoin. Assurément la meilleure option pour une bonne prise en main d’un outil.
Exemples d’approches performantes
Certaines plateformes ont mis en place des stratégies exemplaires en matière d’onboarding :
Figma propose un écran de personnalisation pour adapter l’interface aux besoins de l’utilisateur.
Webflow mise sur des guides interactifs et une check-list en huit étapes pour une prise en main fluide.
Flutterflow minimise les questions initiales pour favoriser une expérience directe.
Données clés à connaître
L’impact d’un bon onboarding est mesurable. Selon une étude de Precursive, un onboarding défaillant est l’une des trois principales causes d’abandon d’un produit. En moyenne, 55 % des utilisateurs quittent un service digital après une mauvaise première expérience. Par ailleurs, 88 % des consommateurs sont moins enclins à revenir sur un site après une mauvaise expérience utilisateur initiale. Ces chiffres soulignent l'importance de soigner l'accueil et la prise en main des nouveaux utilisateurs.
Un utilisateur insatisfait partage son expérience négative avec 20 personnes en moyenne, tandis qu’un utilisateur satisfait n’en parle qu’à 3. Cette donnée provient d’une étude de Review42 sur l’impact du bouche-à-oreille numérique, soulignant l’influence des premières impressions sur la perception d’une marque ou d’un produit.
Un bon onboarding augmente significativement le taux de conversion et d’activation des nouveaux utilisateurs. Selon une étude de UserGuiding, une première expérience fluide et engageante peut accroître le taux de conversion jusqu’à 50 %, tandis qu’un onboarding inefficace peut provoquer une chute de 40 % du taux de rétention après une semaine d’utilisation.
Quelles sont les bonnes pratiques ?
Créer une expérience engageante et émotionnelle
L’émotion joue un rôle central dans la première impression. Relume, outil de design basé sur l’IA, l’a compris : il permet à l’utilisateur d’essayer son service sans inscription, créant un effet de surprise et de découverte.
Ce genre d’interactivité stimule l’engagement en créant une connexion immédiate entre l’utilisateur et le produit. En permettant une interaction instantanée sans barrière à l’entrée, l’utilisateur perçoit immédiatement la valeur ajoutée du service, renforçant ainsi son intérêt et sa volonté d’explorer davantage. Cette approche réduit le taux d’abandon, accroît la rétention et améliore les taux de conversion en transformant l’utilisateur curieux en utilisateur actif.
Utiliser des indicateurs de progression
HeyGen et Webflow intègrent des check-lists d’onboarding qui aident les utilisateurs à structurer leur découverte du produit et à visualiser leurs progrès. Une barre de progression ou des étapes bien identifiées réduisent l’anxiété en apportant de la clarté au processus, évitant ainsi que l’utilisateur ne se sente perdu. Elles renforcent la motivation en instaurant un sentiment d’accomplissement à chaque étape validée.
Selon une étude de Nielsen Norman Group, les interfaces qui affichent une progression claire améliorent l’engagement utilisateur de 20 à 30 % et diminuent le taux d’abandon de 15 %.
Adopter un onboarding contextuel
Loom propose un guide adaptatif qui n’apparaît que lorsque l’utilisateur explore une nouvelle fonctionnalité. Plutôt qu’un tutoriel imposé, cette approche progressive favorise une prise en main naturelle en laissant l’utilisateur explorer l’outil à son rythme.
Toujours selon Nielsen Norman Group, les utilisateurs retiennent jusqu’à 80 % de ce qu’ils découvrent par l’interaction, contre seulement 20 % lorsqu’ils suivent un guide statique. De plus, un onboarding adaptatif réduit la frustration et augmente de 25 % la probabilité que l’utilisateur atteigne le « moment aha », c’est-à-dire l’instant où il perçoit la véritable valeur du produit.
Optimiser le formulaire d’inscription
ClickUp simplifie au maximum son formulaire en le plaçant dès la page d’accueil, évitant ainsi une rupture dans le parcours utilisateur. Cette optimisation réduit la friction et favorise un engagement immédiat.
Selon une étude de HubSpot, un processus d'inscription simplifié peut augmenter le taux de conversion jusqu'à 20 %, tandis que chaque étape supplémentaire dans un formulaire peut réduire ce taux de 10 % à 15 %. De plus, 60 % des utilisateurs abandonnent un formulaire s'il est trop long ou perçu comme contraignant.
Focus sur le test des 5 secondes
Le test des 5 secondes est une méthode d’évaluation UX permettant de mesurer l’impact immédiat d’une interface sur un utilisateur. Il repose sur un principe simple : afficher une interface pendant cinq secondes, puis interroger l’utilisateur sur ce qu’il a retenu. Ce test est particulièrement utile pour évaluer la hiérarchie visuelle, la clarté du message et l’attractivité des éléments essentiels d’une page.
Pourquoi est-ce important ?
Première impression déterminante : 55 % des utilisateurs quittent un site après une mauvaise première expérience.
Lisibilité et hiérarchisation : Un design confus peut diminuer le taux d’engagement de 38 %.
Optimisation des conversions : Les tests permettent d’identifier et d’améliorer les éléments critiques qui influencent la conversion.
Cas pratique : Airbnb
Airbnb a utilisé le test des 5 secondes pour optimiser la hiérarchie visuelle de sa page d’accueil. Ce test consiste à afficher une interface pendant cinq secondes à un panel d’utilisateurs, puis à leur demander ce qu’ils ont retenu. Lors de la première phase de test, de nombreux participants ne comprenaient pas immédiatement la proposition de valeur du site.
En réponse, Airbnb a apporté plusieurs ajustements : un message plus concis et percutant ("Réservez des logements uniques et vivez comme un local"), une mise en avant plus marquée de la barre de recherche et un CTA plus contrasté.
Après ces modifications, le taux de conversion des visiteurs en utilisateurs inscrits a augmenté de 12 %, démontrant l’impact de ces micro-ajustements sur l’engagement et la rétention.
Si vous ne deviez retenir que 3 infos
1. Rendre la découverte engageante et intuitive
L’utilisateur doit ressentir un effet de fluidité et de simplicité dès ses premières interactions. Des outils comme Relume capitalisent sur cet effet de surprise et d’engagement.
2. Structurer l’onboarding avec des guides et check-lists
Un onboarding bien organisé, avec des indicateurs de progression (Webflow, HeyGen), aide l’utilisateur à avancer sans frustration et à comprendre rapidement la valeur du produit.
3. Tester la première impression avec le test des 5 secondes
Cette méthode permet de valider si les éléments clés de votre interface sont bien perçus et assimilés en un coup d’œil, évitant ainsi les erreurs de conception qui nuisent à l’engagement.
